Pierre Brisset en 5 questions par Antoine Gerbelle (France Inter)

Pierre Brisset

D’où vient votre passion du vin Pierre Brisset ?

La passion de la Bourgogne.
Mes études m’ont destiné à la finance, puis je me suis investi dans la nouvelle économie française. J’ai co-fondé et dirigé le site internet VoyagerMoinsCher.com. Ma passion du vin et de la Bourgogne est venue au fil de mes achats, de mes découvertes, de dégustation dans le monde entier. J’ai approfondi mes connaissances en vins de Bordeaux, du Rhône, de Champagne. Je me suis construit comme un vrai « amateur » de vins, au sens noble du terme.

Comment êtes-vous arrivé en Bourgogne ?

La quête du Graal.
Durant mon parcours d’initiation au vin, aucun autre vignoble ne m’a procuré autant de plaisir et d’émotion que la Bourgogne. J’ai compris que la Bourgogne était « le » Graal. Je me suis intéressé alors aux vignerons, aux vignes, aux villages de la Côte d’Or. Surtout les plus qualitatifs, je me suis concentré sur l’élite. Je fais du terrain pour connaître les meilleures parcelles en Premier Cru et en Grand Cru. Je rencontre des vignerons, je passe du temps avec eux pour comprendre les subtiles distinctions entre les bons et les grands terroirs. Ici on appelle cela les « Climats ». Les grands vins de Bourgogne demandent un apprentissage permanent.

Quel a été votre premier achat en Bourgogne ?

Chassagne-Montrachet, point de départ.
J’ai longtemps cherché. Je cherchais une vigne coup de cœur. Je l’ai trouvé en 2013 au cœur de la côte de Beaune, dans le célèbre vignoble à Chassagne-Montrachet. C’est une vigne en premier cru Morgeot. A partir de cette acquisition, nous avons eu accès en 2015 et 2016 à de rares grands crus en Côte d’Or et en Côte de Nuits. Aujourd’hui nous rayonnons sur sept villages et appellations, tous en premiers crus et grands crus. De nouveaux grands terroirs enrichissent notre gamme chaque année tout en conservant une production volontairement limitée. Notre cahier des charges est exigeant.

Comment définiriez-vous le style des vins Pierre Brisset ?

Ce que je cherche dans un bourgogne c’est d’abord le goût, un goût inimitable. Je cherche le vrai goût du pinot noir ou du chardonnay mis en relief par les terroirs uniques de la Bourgogne. Cela passe par l’expression de raisins à parfaite maturité. Un raisin mur donne des tanins ronds sans qu’ils perdent de leur force.

J’aime les bourgognes gourmands avec du fond. En blanc comme en rouge, je défends l’idée de vins élevés en fût avec discrétion et élégance. Des vins qui ont le goût du lieu comme la longue histoire de la Bourgogne nous l’apprend. Et surtout pas des vins qui seraient le reflet de tel ou tel mode de vinification. Chez nous la marque des terroirs passe avant l’égo des hommes.

Vos vins doivent-ils être attendus longtemps en cave ?

Les grands terroirs que nous mettons en valeur ont démontré depuis des siècles leur capacité de vieillissement. Ils se bonifient avec le temps entre 10 et 30 ans. Cela ne veut pas dire que nos vins ne sont pas accessibles jeunes. Au contraire. Un vin bien vinifié à partir de raisins mûrs, élevé dans des fûts de chêne de qualité, reste accessible dès sa sortie de cave.

Pierre Brisset